Grève... ou pas grève...

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La colère des enseignants face aux réformes montait en puissance et un appel à la grève était placardé partout sur les murs de la salle des professeurs. L'envie de crier mon désarroi et de hurler des slogans inventés par les gamins de 3 ans des syndicalistes en perte de neurone en  pleine rue ("Non non aux réformes, oui oui à l'argent!") ne me manquait pas, mais revêtant avec philosophie l'habit épiscopal du professeur, je répétais avec tristesse et philosophie à mes collègues : "j'aimerais bien manifester avec vous, mais j'ai cours avec les 3e, et déjà que je suis en retard sur le programme... je ne peux pas les pénaliser pour des problèmes politiques, dont ils ne sont pas à l'origine." Amen... et les professeurs de me rétorquer avec rage, le point haineux : "AH! C'EST COMME CA QU'IL NOUS TIENT LE GOUVERNEMENT!!! PAR L'ETHIQUE!!! Mais on comprend, bien entendu..."

Je me préparais donc bien gentiment à aller en cours aujourd'hui, accomplir mon office sacré de professeur de collège APV. Je me levai en laissant la chenille sur le dos, ronflant, les yeux mi-clos, m'habillai la tête dans le cul, grommelai comme un taureau en ne trouvant pas mes affaires, m'envoyai un petit dej derrière la glotte en cinq minutes, et partis...

une première fois. Je revins cinq minutes plus tard en constatant que j'avais oublié mon carnet de notes
. La Chenille était levée, en boxer, m'aida à le retrouver et m'enlaça, dans une tentative désespérée d'échapper à un sommeil profond. Je partis...

une seconde fois. Je revins cinq minutes plus tard en constatant que j'avais oublié ma carte orange
... pas pratique pour prendre le métro du coup. La Chenille bien réveillée (de corps et d'esprit), m'accroche, me roule une pelle du feu de Dieu et me fais comprendre que le réveil a ravivé ses testostérones...

Ne serait-ce le destin, qui me ramena tant de fois à la maison?
N'était-il pas écrit que ce mardi je devais rester dans mes pénates, à m'envoyer en l'air pour manifester mon désarroi?

Envahie par les scrupules et les hormones en feu, je laissai toutefois le destin faire son office, et mon homme me déposer sur le lit, trouvant assez de courage pour appeler le collège en leur rappelant que je faisais grève.

Oui, ce n'est pas classe. Pour faire taire mes scrupules, je suis quand même allée au lycée à 17h pour assister aux deux conseils de classe qui m'avaient été assignés. Mais sortie des conseils à 20h30, le remord poignant me prit à la gorge.

Bon, la prochaine fois, j'irai manifester pour de vrai, et pas dans mon pieu!

Publié dans Taff

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V
Premier commentaire historique de ma Mimi!Classe!!! ù/
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M
MDR!!!!
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L
Maisd non voyns je suis sure que tu as quand meme beugle ton soutien a ta facon :)
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D
Mort de rire ! xDElle est belle, l'éducation nationale ! :P
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