L'îlot Canard

Publié le par Voodoo

Souvenirs douloureux

Oui, l'îlot Canard, pour moi, ça reste cette journée cauchemardesque à l'école primaire.  Comme la Calédonie est une île, les profs d'EPS avaient la bonne idée de nous initier à la voile en nous donnant des cours d'optimistes...  vous savez ces petites coques à voiles où l'on entasse les gamins et on les largue loin du rivage, sans un pet de souffle d'air pour leur faire aimer les bateaux... et donc, figurez-vous, que je DETESTAIS l'optimiste!!!

Saloperie de mini bateau qui me balançait à chaque fois la bôme dans les dents, dès que le vent s'était décidé de souffler!!!! Et pourquoi on tourne là? Putain de vent qui tourne!! Ahhh je peux plus avancer, il est où le vent! MERDEEEEEEEEE!!  Et la honte à tous les coups de rentrer à la nage ou que l'instit me ramene avec son bateau, en pleine crise d'hormones, où le moindre fait de se faire remarquer par ses camarades équivalait à un suicide social et à une perspective insupportable de devenir indéfiniment la risée et le blaireau de la classe...

Et bien là l'idée lumineuse de l'instit c'était de faire un voyage à l'îlot canard en optimiste.... c'est comme s'il m'avait dit: "tiens et si tu grimpais l'Everest avec les pieds liés"... mais t'as raison saucisson (comme dirait ma Poulpette)! Fingers in ze nose!!!

Et puis, étrangement, comme un pied de nez dans ma gueule, ce jour là  le vent était motivé pour me faire passer un trajet de merde!!  "Conditions idéales", qu'il crachait de fierté l'instit, avec son petit torse bombé d'orgueil. Il pouvait cracher de fierté le salaud, lui il était bien tranquillement assis dans son bâteau à moteur alors que les blaireaux qui se coltinaient la dérive et la barre à maîtriser, c'était ses chers élèves, qui allaient se geler les miches sur l'eau déchaînée en priant d'arriver en vie!!

Enfin, bref, il est vrai que comme le vent soufflait nous y arrivâmes assez rapidement. L'îlot n'était pas encore peuplé avec un faré construit pour faire cracher la thune des touristes qui veulent faire des photos. Il est vrai que l'Everest monté on était tous fier de fouler l'ilot Canard, et on est allé se jeter dans une source chaude qu'on avait trouvé sur lîlot...

Mais.... après une demie heure de relaxation, nous voilà repartis sur nos petits optimistes (quel nom ironique pour un outil de torture scolaire!!!) rejoindre la capitale. Et là, bien sûr... je me retrouve seule au monde, sans un souffle de vent, au milieu de nulle part alors que mes joyeux petits camarades voguaient vers d'autres cieux... normal... et même pas une saloperie de ballon de volley pour me tenir compagnie didon!!! Bon... je réfléchis au sens de la vie tout ça.... tiens, le temps se couvre, oh la mer s'agite.... tiens je dérive... ohhhh comme c'est drôle il va pleuvoir....

Enfin, l'instit se rend compte qu'un de ses précieux élèves manque à l'appel, et il remarque enfin une de ses ouailles dérivant tragiquement au milieu de la mer qui commençait à se déchaîner... Bref il vient me chercher, devant tous mes petits camarades moitié morts de rire moitié chialant de pitié, je rentre trempée jusqu'aux os à l'école, en maudissant pour le restant de ma vie l'optimiste...

Un nouveau départ

Du coup il était important pour moi de renouer les liens avec l'îlot, et c'est chose faite. Mon frérot m'y amène. On y va en taxiboat (un bateau qui fait office de taxi, comme son nom l'indique) halleluiah! 5 minutes en bateau... alors que j'avais passé une heure et demie sur mon pauv voilier de nain au retour... saloperie d'optimiste.

Et là, le pied.... une bière glacée à la main, la capitale qui nous sourit de loin, et le soleil bleu, le sable qui étincelle et la mer qui nous fait gentiment entendre sa mélodie de vagues...

Belle journée...





Publié dans Errances planétaires

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